Nuit et brouillard
"Il y avait tant de lumière qu'on voyait le monde dans sa vraie vérité, non plus décharné de jour mais engraissé d'ombre et d'une couleur bien plus fine. L'oeil s'en réjouissait. L'apparence des choses n'avait plus de cruauté mais tout racontait une histoire, tout parlait doucement aux sens."
Jean Giono, Que ma joie demeure.
Depuis longtemps j'espérais une nuit où la clarté de la Lune illuminerait des nappes de brouillard idéales, c'est-à-dire des nappes qui s'abstiendraient de submerger complètement les collines et laisseraient les villages émergé.
J'ai été comblé au cours de cette nuit du 23 au 24 janvier 2008. Par bonheur, ces conditions idéales tombent au cours de mes vacances, ce qui m'a permis de veiller jusqu'à cinq heure du matin !
C'est entre minuit et une heure du matin que j'ai découvert que les champs commencent à être lentement envahis par des nappes de brouillard. Ce fut le début d'une longue déambulation noctambule, avec pour objectif de tirer le portrait de quelques villages alentours.
De cette féérie nocturne j'ai ramené quelques souvenirs en images :
Béraut noyé sous la brume et les Pyrénées au loin (dont le Pic du Midi de Bigorre). Les montagnes n'étaient pas visibles à l'œil nu, j'étais bien surpris de les découvrir sur l'écran de l'appareil photo !
Le village de Herret, entre Condom et Valence-sur-Baïse.
Roquepine au cœur de la nuit (à ce moment là il est déjà 2h45 !). Je constate que le brouillard paraît plus transparent en photo, là où les nappes semblaient opaques à l'œil nu sous le clair de lune.
Le village de Blaziert, toujours aussi photogénique.
Vue panoramique en direction de Terraube. J'aime beaucoup la façon dont le brouillard carresse la terre.
Et pour finir une autre vue de Terraube, on devine à l'horizon le village de Castelnau-d'Arbieu :
Données techniques : Pentax K10D utilisé à iso 200 et 400, balance des couleurs automatique (brouillard trop jaune en mode "lumière du jour"), et objectifs Pentax 50/1.4, 35/2.8, 200/4 et Sigma 105/2.8 EX Macro pour la photo de Béraut. Pour le lever de Lune, c'est un énorme téléobjectif Canon 600/4.5 que j'ai réussi à adapter en monture Pentax. Le tout sur un trépied Berlebach en bois de frêne, avec télécommande et relèvement du miroir deux secondes avant la prise de vue pour éviter les vibrations.
4 commentaires:
Jamais je n'avais vu ma Gascogne sous de tels angles, avec de telles intensités. Vos photos me touchent et ceci est inexplicable par écrit. Cela se vit, comme tout dans notre cher Païs. Merci pour ces moments d'émotions.
Une mer de nuages ! Splendide !
Mince, je suis originaire de par là-bas (mais plus près des Landes) et je ne connais pas ces villages !
Chouettes images.
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