Eclairs (et tonnerres) sous les étoiles
Premier essai nocturne de mon nouveau Pentax K-x, qui vient remplacer mon loyal K10 qui a rendu l'âme à la fin de l'orage du 8 octobre dernier.
Je suis bluffé par la qualité des images aux hautes sensibilités. Les portes de la photographies nocturnes s'ouvrent enfin devant moi ! Et ça tombe bien, l'excellente visibilité de ce soir me permet d'observer la ribambelle de foyers orageux qui glissent du Médoc vers Limoge :
Gros plan sur une "tête de cunimb"
bien active au sommet fréquemment illuminé.
Elle est située à l'extrémité postérieure du complexe orageux,
c'est-à-dire à sa pointe sud-ouest.
Pentax K-x et Sigma 70-200/2.8.
Cette ligne d'orages ne passe pas à moins de cent cinquante kilomètres de moi, et je certifie pourtant avoir entendu le tonnerre !
Comment est-ce possible ?
Je me sais sensible au basses fréquences, qui parmi les ondes acoustiques sont celles qui se propagent le plus loin, mais 150 km cela me parait énorme. Je mets volontiers en ligne de compte la possibilité que le gradient de température de l'atmosphère puisse contribuer à façonner des guides d'ondes similaires à ceux formés par les différences de salinité et de température dans les océans, et qui permettent au chants de certains cétacés de se propager sur des milliers de kilomètres. De similaires phénomènes de réverbération et réfraction acoustique sont connus par la succession de zones de bruit et de silence entourant concentriquement des lieux où se sont produit de très puissantes explosion. A ce titre, les lueurs d'éclair qui illuminaient l'horizon étaient particulièrement puissantes malgré la distance, et les orages d'hiver produisent plus fréquemment des décharges positives dont la grande intensité électrique se traduit par un tonnerre fracassant.
J'ai déjà eu l'occasion d'aborder ce sujet avec un chasseur d'orage qui, du coté des Vosges, était surpris de pouvoir entendre le tonnerre accompagnant des orages distants de quatre-vingt dix kilomètres environ. Il est certain que cela implique certaines conditions, notamment de jouir d'un site d'observation calme. Les éléments relatifs à la stratification et à la dynamique de la masse d'air entre Gascogne et le nord de l'Aquitaine mériteraient d'être scruté plus en détail.
Comme je m'intéresse de plus en plus à l'acoustique, je vais tôt ou tard me mettre en tête de tenter d'enregistrer ces lointains échos de fureur ...