vendredi 14 janvier 2011

Brouillard d'évaporation




Un matin de grisaille sévère, une gangue aqueuse qui englue collines et vallons, puis soudain c'est l'éclaircie inattendue. Les rayons du soleil au méridien fouillent les labours, et la terre gorgée délivre ses humides exhalaisons sous la caresse calorifique de l'astre majeur.
L'invisible vapeur d'eau qui émane des mottes et des sillons se condense aussitôt au contact de l'air froid de janvier. Nuées de gouttelettes infimes, mais perceptibles dans leur pullulement par l'efficace diffusion de l'éclat solaire qu'elles produisent en contre-jour. Et les volutes paresseuses qui ondoient en lumière sur les champs sombres offrent l'illustration d'une micro-aérologie pleine de grâce.
Un peu de rigueur toutefois dans ce bref enchantement : il serait impropre de qualifier ce météore de brouillard d'évaporation. Il s'agit d'un brouillard de mélange, car la condensation s'effectue à la faveur de la rencontre avec l'air plus froid situé immédiatement au-dessus du terrain. Et cette variété de brouillard admet trois frères, qui sont les brouillards d'advection, de détente et de rayonnement. Et c'est ce dernier qui est le plus souvent représenté dans ces pages.

Aucun commentaire: