Pour mon quarante-troisième anniversaire, le Ciel s'est associé la Terre pour m'offrir de longues heures de félicité. Parcourant les crêtes familières du Pic de Montaigu (Massif de la Bigorre, Hautes-Pyrénées), je jouissais du spectacle si longuement désiré d'une mer de nuages.
C'est le Pic d'Anie (2505 m.) qui culmine tout au fond de cet horizon occidental.
Il est distant de 64,5 km.
Passées quelques riches heures de contemplation,
voici le Soleil qui s'apprête à disparaître derrière le Pic d'Anie ...
... Cédant le pas à la pénombre, prémisce de la nuit, qui bondit au-dessus de l'horizon opposé. On ne voit jamais aussi bien cette ombre portée de l'horizon (proprement nommée arche anticrépusculaire, ou plus poétiquement ceinture de Venus) que dans ces conditions, en altitude, dans le limpide océan atmosphérique surplombant une mer de nuages.
Le crépuscule tient ses promesses, et voici que se révèlent les lumières enchanteresses promisent à ceux qui osent s'aventurer en montagne entre chien et loup, à l'heure où les randonneurs diurnes tissonnent leurs cheminées :
Le Moulle de Jaut (2050 m.) dresse sa pointe tout à gauche.
Féerie vaporeuse autour des crêtes de la Réserve Naturelle Régionale du Pibeste,
entre Lourdes et Argelès-Gazost.
Le Pic de Bazès émerge tel un cône volcanique au coeur d'une caldeira de nuages.
Les crêtes du Hautacam se profilent au premier plan.
Coté oriental, voici la Lune illuminant la vallée de Lesponne.
De la forêt qu'il va me faloir regagner s'élèvent d'innombrables brames.
Je n'an ai jamais entendu autant, l'ambiance est extraordinaire !